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Occitanie 600 J2. Un peu moins que les 12h prévues, cool. On verra demain les jambes.
Occitanie 600 J3. Gros vent de face du Lauragais jusqu’à Revel, beaucoup d’énergie pour lutter.
Occitanie 600 J4, suite et fin. J’ai finalement choisi le matin le raccourci Mazamet-Garidech pour la version 500 au lieu de 600, que Thierry avait prévu sur le WhatsApp et qu’il suffisait d’envoyer au Garmin. J’avais encore le matin un doigt endormi à cause de la position unique sur le cintre (cause sacoche) et j’ai préféré jouer la sécurité, sachant d’expérience que ça peut être un peu long à revenir. J’ai donc plus de temps aujourd’hui pour raconter l’aventure, j’avais posé la journée. Tout commence quand j’achète un vélo de cyclo-cross en remplacement d’un VTT et d’un vélotaf à courroie (un bonheur pour l’entretien) histoire de rationaliser la flotte, le bonhomme faisant aussi, et surtout, du vélo de route. Après avoir changé les pneus 33 vers 40 voire 45 à l’avant, et cherché des parcours plus Gravel que single VTT je tombe sur le site de Thierry et rejoins la sympathique asso Ô Gravel. Outre le spectre assez varié de sorties pour les membres, de la familiale à la plus technique, l’asso organise depuis 3 ans le Toulouse grand tour (1er juin 2024 : 20/56/57/100/200 km). Ses membres ont aussi un profil varié, et donc quelques-uns aiment faire de la longue distance, par exemple en participant à des épreuves ultra comme Gravel tro Breizh ou Desertus Bikus. Il n’en fallait pas plus pour que Thierry propose ce raid Occitanie 600, que je décide de rejoindre il y a 2 mois environ, étant parti pour une saison 2024 pure vélo sans trail je me suis dit que ce serait l’occasion de découvrir ce milieu et aussi de faire du D+, 9300m annoncé, c’est toujours utile. L’organisation m’ayant confirmé qu’il était possible de quitter la trace en prévenant j’opte pour une formule hébergement et bivy/duvet embarqué par sécurité et dernière nuit. L’aventure commence par une soirée lasagnes/banofee puis briefing dans une excellente ambiance puis départ à 21h30 avec nombre de membres de l’asso pour nous encourager. Un bon rythme jusqu’à Toulouse car j’ai choisi de dormir à la maison quelques heures : en apprenant cela Thierry m’a dit « Tu sais qu’il faut que tu ramènes ta balise jeudi… », en fait à peu près un quart des participants avaient fait ce choix. Choix pour moi car pour une première je ne voulais pas traîner pendant plusieurs jours la fatigue de la première nuit blanche, ça doit certainement se discuter : plus facile de s’endormir à la première vraie nuit par exemple. Choix qui m’a fait passer probablement le dernier au bar de Sainte-Foy-de-Peyrolières où le convivial patron, après avoir vu quelques concurrents depuis 6h, trouve ce raid « en autarcie » formidable, sans que je sache si c’est lui ou un concurrent épuisé par la nuit blanche qui avait transformé autonomie en autarcie… Presque 12h de selle le dimanche, spoil du résultat de Paris Roubaix sur l’écran du Garmin qui relaie le WathsApp dans la montée après le Mas d’Azil, nuit au Carla Bayle, le lendemain remontée du Lauragais jusqu’à Revel avec l’Auta (raid Occitanie oblige graphie en occitan) soufflant très fort. La trace est top, les gros dénivelés+ se font la plupart du temps sur bitume, mention spéciale au détour qui casse la monotonie de la rigole de la plaine : villages, pistes herbeuses, pistes blanches, bravo Thierry ! L’organisation ayant bien fait les choses, inversion des flux, pluie et vent d’ouest à partir de lundi soir pour bien montrer aux concurrents venant de loin le climat typique de la région. Troisième nuit passée au cœur de la Montagne noire, départ temporisé en fonction du radar météo mais ces trucs-là ça ne marche pas bien dans la montagne, donc pris la flotte puis le grésil au Pic de Nore, heureusement habillé en conséquence sauf les gants en partie en Néoprène qui n’ont évidemment pas fait le job à ces températures. Doigts gelés dans la descente et quand il a fallu essayer de se servir du téléphone pour se sortir d’un hors-parcours du garmin, pris la route pour descendre dans la vallée, récupéré la voie verte et pause par l’intersport de Mazamet. Il me semble avoir déjà eu une mésaventure de gants, genre GRP 2023, c’est une constante.
Retour vers Garidech sur la trace alternative, annoncée grasse vers Puylaurens et qu’il a fallu quitter quelques temps au profit de la route.
Une belle expérience, bravo à tous les concurrents et courage à ceux qui sont encore sur la trace à l’heure qu’il est, et merci encore à l’organisation !
Jérôme
Ô Gravel, en grand ! De l’Occitanie en veux-tu en voilà !
Stratégie nuit blanche avec le départ à 21h30 puis 2 nuits confort à Revel et Cordes-sur-Ciel.
Vent « pénible », jusqu’au moment de virer à 180° sur la Passa-Païs.
Parcours bien exigeant, un grand bravo à tous les participants.
Trace très qualitative, et organisation exemplaire. Chapeau bas Thierry Schiavi Ô Gravel !
Édouard
Occitanie 600 2024 – Jour 1
Garidech 21h30, le départ est lancé pour les 26 participants et notre trio constitué de Bruno, Romain et moi. C’est une première pour moi. Je n’ai jamais fait de si longue distance. Mon premier 200 km je l’ai fait en juin dernier sur le Grand Tour organisé par Ô Gravel ! Cette année je décide d’augmenter mon volume et de tenter le premier 600 toujours organisé par Thierry, un véritable maitre en l’élaboration de traces. Objectif : faire partie des finishers sous la barrière des 96h. Je porterai le dossard n°13.
Le départ a lieu la nuit dans une bonne ambiance, les premiers 50 km sont très rapides, trop rapides même, Nous sommes dans la tête de course. Je fais remarquer à Bruno et Romain que nous n’y arriverons jamais à cette allure. Nous avons fait le choix de le faire en 100 % bivouac avec la tente, ça implique que nos gros vélos atteignent facilement les 18/20kg contrairement aux ultralights minimalistes (comme j’aime les appeler) qui tournent sans doute autour des 13 kg max. Les profils sont très différents, et il y a des gros bonnets dans le lot : GRP, Bikingman et autres. Certains comme moi découvrent la discipline, d’autre veulent juste se tester et ne se donnent pas de limite de temps.
Le premier (Edouard sous le dossard n°11) creuse rapidement l’écart sur cette première partie, on grimpe progressivement mais rien de brutal. On aperçoit sa lumière arrière au loin, il n’est pas atteignable. Arrivé à Rieumes vers le km 100 on décide de s’arrêter, Bruno notre expert en matière de spot bivouac avait repéré plus tôt un bon candidat. Chacun avait sa stratégie, une bonne partie s’était arrêté dormir à domicile à Toulouse pour partir aux aurores totalement frais, d’autres comme nous se sont arrêtés dans la nuit (3h30 pour nous) et d’autres n’ont pas prévu de dormir avant Revel (il faut rouler approximativement 20 h pour rejoindre Revel). On a bien fait de s’arrêter là, par chance on trouve une vieille grange abandonnée, on sera à l’abri et on ne perd pas de temps à sortir la tente.
Au matin, après avoir fait le plein de barres de céréales, pastabox et autre pour la journée on attaque le D+ majoritairement sur le bitume direction Cintegabelle.
On passe par Martres-Tolosane, Tourtouse, le Mas-d’Azil, le Carla-Bayle… Des lieux magnifiques. Il y a par moment énormément de cailloux, un peu trop pour ma sacoche de selle qui menace de s’effondrer. Si vous devez en choisir une préférez Restrap plutôt que Ortlieb qui a tendance à se « casser » et pendre sur le garde-boue. On roule jusqu’à arriver à Cintegabelle autour de 21h. On se repait dans un tacos/kebab avant de repartir pour 30 km direction Avignonet-Lauragais. On fait ici le choix de s’arrêter « tôt » plutôt que d’essayer de rejoindre Revel. Ça souffle fort dans le Lauragais, on préfère se poser et dormir de 0h à 6h pour être à Revel sur les coups de 8h. Pendant ce temps-là Edouard était déjà à Revel (sans dormir), les deux personnes qui finiront premiers ont décidé d’attaquer la black mountain toujours sans dormir, se sont des fous furieux quand on connaît les températures et les conditions météo de ce lieu.
Occitanie 600 2024 – Jour 2
On n’a pas vraiment bien dormi. On n’a (encore une fois) pas eu besoin de sortir la tente, on a pu s’installer dans les sanitaires du camping d’Avignonet-Lauragais qui est fermé en cette saison. Le vent souffle fort, réveil 5h, personne n’a bien dormi à cause du vent, tout s’envolait autour de nous. Ça caille mais on n’a pas le choix, il faut qu’on se bouge, on ne peut pas attendre que le vent se calme. Direction Les Cassès pour voir la stèle cathare puis on suit la Rigole qui nous mène jusqu’à Revel. On prend un café, on refait le plein pour la journée et c’est parti : on attaque la Montagne Noire par Sorèze. L’ascension prend du temps mais on y arrive, tous les pourcentages de pentes sont à 2 chiffres ce n’est pas évident chargés comme on est. Mais on y arrive ! Nous voilà sur le plateau, Une impression de s’être téléporté au Canada. L’air frais et l’odeur du bois sont bien présents. Certainement une de mes parties préférées dans la trace, les sentiers forestiers et les quelques singles sont un régal à descendre ! On s’arrête faire une pause au lac de la Galaube. Premier problème technique sur le dérailleur de Romain. Il n’a pas aimé les branches mortes du long de la Rigole. Finalement rien de grave, un nettoyage/réglage express semble résoudre le problème. On ne croise personne dans toute la montagne, même sur les routes. Une impression d’être seul au milieu de toutes ces éoliennes. Une fois ravitaillé on roule direction Pradelles-Cabardès pour grimper jusqu’au pic de Nore. Je pensais avoir connu les pires bourasques jusqu’à ce moment. L’exposition au vent est impressionnante dès lors qu’on sort des bois. Certains couloirs de vent sont si exposés qu’il serait impossible d’y habiter. Mais je suis encore en forme, j’arrive à récupérer des jambes sur les sections routes, la montée se passe relativement bien. Arrivé en haut c’est le brouillard, il fait froid on ne va s’éterniser sur les lieux. On continue en descendant le pic par les chemins Gravel. Première infortune à ce moment-là. Une erreur de communication au Pic suivie d’un problème de GPS font que Romain prendra un chemin différent pour descendre. Bruno l’attend, 2 ou 3 km plus bas je me rends compte que ça ne suit pas derrière. Je les appelle mais personne ne capte le réseau. Résultat : 1h de perdue mais on a fini par se retrouver et capter le réseau. Ce n’est pas si grave. On a tendance à sous-estimer ce point mais suivre une trace sur 600 km en majorité en dehors des routes demande une grosse concentration surtout en descente où on atteint rapidement des grosses vitesses. On continue de descendre direction Mazamet. Les lieux sont magnifiques et les sentiers forestiers très roulants, on a le droit à une ambiance « sunset » assez sympathique. On mange une pizza à Labastide-Rouairoux puis on repart. A ce moment-là c’est ma deuxième pizza, la première je l’ai plutôt « prise » que « mangée » dans une descente. Un excès de confiance dans la descente et hop, la nature nous rappelle à l’ordre. Rien de trop méchant, le vélo et le bonhomme ont l’habitude des chutes. J’ai l’arrière-train qui pique un peu mais on met du savon et on repart. Le risque d’orage est écarté à ce moment-là mais on n’échappera pas à la pluie. On le sait. 21 h, c’est reparti pour 50km jusqu’à Castres sous une pluie battante pendant 3h. On est littéralement congelé, nos vestes en goretex ne suffisent même plus. Mentalement la panique s’installe un peu, on ne peut pas bivouaquer à Castres, c’est trop civilisé et puis même : peut-on vraiment installer un bivouac sous la pluie si on ne trouve pas d’abri ? Allons-nous bien dormir ? Si on continue sous la pluie va-t-on trouver quelque chose ? On prendra alors une chambre d’hôtel pour 3, 150 € tout de même pour la chambre (1 lit pour 3) mais c’est le prix pour les hôtels ouverts 24/24. Mais bon allez ! Une douche et 5 h de sommeil dans un endroit chaud ça vaut bien les 50 €.
Occitanie 600 2024 – Jour 3
On repart sur le coup de 5h30 direction Albi. Les 50 km pour rejoindre Albi sont très plats, ce n’est que de la piste, très reposant pour les jambes malgré la pluie toujours aussi présente. En fait les 100 km depuis le bas de la Montagne Noire jusqu’à Albi n’ont que 500 de D+. Après avoir connu des 50 km à 1300m de D+ ça fait du bien ! On fait le plein pour la journée à Albi, on prend un capuccino bien chaud et c’est reparti. J’ai enfilé mon cuissard long, ça fait du bien de se mettre plus au chaud. La journée s’annonce compliquée, 140 km restant depuis Albi. Les 3 premiers sont déjà arrivés. Ce sont des machines, ils forcent le respect et encore plus Edouard qui a roulé en solitaire. Ce n’est vraiment pas évident. J’apprendrai après qu’un des premiers n’a pas dormi sur toute la trace. C’est inimaginable ce qu’il a dû endurer mentalement. Les derniers 140 km sont redoutés. Thierry a sa réputation, s’il conseille de dormir à Cordes-sur-Ciel, il vaut mieux l’écouter. Il y a du GR, du gros D+ (1/3 de la trace), avec la pluie c’est encore plus glissant et compliqué. Les chutes arrivent vite. On essaye de poursuivre le 4ème qui était à Albi quand nous étions à Castres mais on n’arrivera pas à le rattraper, dommage. On apprend via le WhatsApp qu’il a neigé au pic de Nore, beaucoup de participants écourtent leur trace, certains abandonnent. Nous n’avons plus de poursuivants, ceux qui avaient choisi de dormir à Mazamet quand nous nous dormions à Castres prendront le raccourci (plan B prévu par Thierry). Les premiers problèmes arrivent pour moi. Première crevaison dans la matinée. On ne sait pas trop à quoi c’est dû. C’est compliqué de savoir avec toute la boue. Potentiellement la boue faisait bouchon depuis un moment déjà. Je change la chambre et on poursuit direction Cordes-sur-Ciel. Ça grimpe, fort même. Deuxième crevaison juste avant Cordes-sur-Ciel, c’est ma dernière chambre à air. Faut pas que je me rate, je nettoie le pneu et la jante de fond en comble, il ne faut pas que ça se reproduise. On reprend la route, je mange en vitesse pour ne pas perdre de temps. On espère éviter un dernier bivouac. On arrive dans les dunes de Maraval, bien que glissant car la pluie est toujours présente, ce grès rouge est magnifique. J’y retournerai certainement en temps plus sec, j’adore le coin. On est maintenant dans le Tarn et Garonne pas loin de Saint-Antonin-Noble-Val, on traverse le domaine de la Grésigne. En fin de journée entre les averses, entre pluie/soleil et arc-en-ciel c’est magnifique. Les petits villages d’antan sont si calmes. Dernière pause de la journée. Il reste 70 km 1200 de D+, il faut les faire, on compte les montées restantes, on se fixe des objectifs plus courts. Du D+ se fera à pied, la pluie a fini par rendre de nombreuses portions impraticables dont le sentier de Puycelsi. La tentation d’écourter est grande mais non, on ne peut pas ne pas finir, on passera par tous les coins prévus par Thierry. On lui doit bien ça même si on le fait à pied. Les km restants diminuent petit à petit, l’excitation de finir est présente. On finira quoiqu’il arrive même si on doit rajouter des heures. On arrive à Buzet, on n’est pas loin ! Thierry nous aura prévu du gravel jusqu’à la fin, l’avant dernière montée est off-road à Montastruc-la-Conseillère. Petite frayeur à 2 km de l’arrivée, lancé à 40km/h dans une descente le long d’un bois je fais la rencontre d’un sanglier que je vois au dernier moment (ce n’est pas évident de distinguer une masse grise immobile le long du fossé malgré un excellent éclairage), j’ai réussi à piler et déraper par je ne sais quel moyen. Et heureusement car il a fait demi-tour et a traversé la route pour repartir dans le bois d’où il venait, si je ne freinais pas je le tapais. En fait je me demande même si je ne l’ai pas tapé, c’est arrivé si vite que c’est même flou pour moi ce qu’il s’est passé. En tout cas je n’ai jamais gueulé aussi fort, je me suis vu dans le décor.
C’est parti pour la dernière montée dans le village de Garidech, pour rigoler Romain lance un semblant d’attaque sur la montée pour finir en beauté. Mais il n’y a pas de classement entre nous, on est parti à 3 et on rentre à 3, on l’a toujours dit. Ce valeureux Thierry debout depuis je ne sais combien d’heure est là pour nous accueillir. Lui qui nous a suivi via les balises GPS pendant 3 jours, lui qui a tracé et fait la reconnaissance de ce magnifique périple était là du début à la fin. Son engagement dans la course et l’organisation de l’évènement est sans faille. Il est en mesure de te citer le moindre sentier que tu as emprunté, il connait les 640 km de la trace sur le bout des doigts. Certains semblent l’appeler le fou de Garidech pour ses sorties qui demandent un mental en acier trempé, moi je l’appellerai désormais M. Garmin, il est certainement même plus précis que Garmin.
Merci pour tout Ô Gravel ! Merci pour l’orga, merci à tous les participants pour l’ambiance. Merci à Bruno et Romain pour l’expérience réussie de ce premier 600 km. On va maintenant se reposer, récupérer, corriger/régler/améliorer l’organisation des sacoches pour ma part et puis pourquoi pas préparer quelques chose d’encore plus grand pour la prochaine fois ?!
Résumé du périple:
jour 1 : 272,75km 4164 D+ (21h30 06/04 -> 3h30 07/04 puis 9h -> 00h 08/04)
jour 2 : 182,01km 2780 D+ (6h45 08/04 -> 23h45 08/04)
jour 3 : 201,15km 3288 D+ (6h 9/04 -> 3h 10/04)
Temps total 78h pour 655 km et 10,2k D+ avec un nouveau record personnel sur le 3ème jour où on a roulé pendant 21 h. Pour une première je suis très content, nous sommes les 5, 6 et 7ème finishers sur 26 participants, le nombre d’abandons/écourtages est conséquent mais ça n’enlève en rien la performance sportive de tous les participants.
Point sur les chutes : Bruno a fait un beau soleil dans la boue le premier soir en plantant sa roue dans une flaque pas si « peu profonde », c’était bien drôle. Moi je suis tombé quelques fois mais rien de trop méchant. Ces foutues cales se bloquent rapidement avec la boue donc on se fait souvent surprendre. Mais ce sont des chutes à 10 km/h, rien de trop grave, ça énerve par contre. Ça énerve beaucoup, il faut par moment se calmer et prendre son temps.
Adrien
Ô Gravel Occitanie 600 (J1)
Départ à 21h30 pour cette course Gravel organisé par Thierry SCHIAVI – Ô Gravel ! Les premières sensations sont bonnes et nous finissons les 100 premiers kms (trop) rapidement. Petit bivouac dans une grange pour repartir dimanche matin et continuer l’aventure dans l’Ariège. Le vent se lève et la trace devient plus complexe. Nous finissons la journée dans les toilettes d’un camping fermé pour dormir quelques heures …
Ô Gravel Occitanie 600 (J2)
Le deuxième jour s’annonce rude. La fatigue se fait déjà ressentir par le manque de so mmeil et la météo n’est pas avec nous. Pédalage face au vent (petites rafales à 80km/h) dans le Lauragais pour rejoindre la Montagne Noire et grimper le Pic De Nore. L’objectif était ensuite de rejoindre Albi afin de gagner du temps pour le lendemain (et nos concurrents) mais nous sommes arrêtés par les trombes d’eau qui nous tombent sur la figure et qui finissent par avoir raison de nous (et de nos vêtements) …
Ô Gravel Occitanie 600 (J3)
Grand final de cette course ! La dernière partie est la plus difficile mais aussi la plus belle. Les difficultés se multiplient avec de la pluie toute la journée, des crevaisons, des problèmes de transmission causés par ces tronçons totalement immergés par la flotte. Après de nombreuses heures à pédaler ce qui est carrossable et pousser le vélo le reste du temps, nous arrivons ENFIN à l’arrivée vers 3 h du matin … Il nous a donc fallu 76 h au total pour accomplir ce beau défi dont je suis ravi d’avoir fait partie. Merci encore à Ô Gravel ! pour cette organisation impeccable, à mes comparses Bruno et Adrien sans qui je n’aurais jamais réussi et bravo aux autres participants ! À l’année prochaine !
Romain
Encore un grand merci Thierry de nous avoir proposé cette belle aventure qui nous accompagnera de longues années. Tu m’impressionnes par ton engagement. Tu nous a permis de vivre des moments rares, dans des paysages grandioses, sur des secteurs loin du tumulte quotidien. On se sent vivre avec pleins de beaux souvenirs. Pour info, je t’ai engueulé plusieurs fois en particulier à Pradelles-Cabardes que tu nous fais visiter alors que la route directe était à gauche. Mais ces quelques minutes de râle n’ont rien à voir avec les heures de plaisir.
Bonne continuation.
Bernard
Jour 1 : La nuit, la boue…
Full pression pour cette première expérience en ultra, avec un départ nocturne, puis un roulage toute la nuit et une partie de la journée suivante, peut-être pas la meilleure option pour commencer, mais pour sûr une sacrée expérience !
Nous avons bien maudit les pneus des tracteurs et leurs ornières dans la boue, mais vraiment apprécié le circuit et l’ambiance magique de se retrouver pédalant en forêt la nuit.
Entrée en Ariège au matin, sans la vue sur les Pyrénées, bouchées par la météo capricieuse. Option gîte pour moi et mon compagnon d’aventure de dernière minute Didier, avec une bonne douche et pizza bière !
181 km, 2700m D+, 12h20 en mouvement
Jour 2 : Le retour du vent
Traversée magique de la grotte du Mas d’Azil et des collines environnantes (assez raides !) avec des vues splendides au petit matin. Entrée progressive dans la vallée de l’Ariège, où l’on a retrouvé le vent d’Autan, avec des rafales de 70 km/h, vraiment sportives à gérer sur la selle.
Récupération du Canal du Midi puis de la Rigole de la plaine, toujours aussi agréable et reposante, avant une arrivée à Sorèze, on l’on a récupéré un autre warrior pour partager un bungalow au camping.
Journée variée, qui s’est retrouvée plus compliquée que prévue avec ce vent !
136 km, 1800m D+, 9h en mouvement
Jour 3 : Winter is coming
Levés à l’aube avec un ciel menaçant pour attaquer un gros morceau, la Montagne noire et 2000 m de D+ !
Arrivée rapide des premières averses, et baisse aussi rapide de la température avec le gain en altitude. Vraiment difficile de progresser dans ces conditions. Le manque d’équipement adapté nous a vraiment congelés, la pluie se transforme en grêle, et anticipant de pires conditions pour monter 400 m plus haut au Pic de Nore, nous abandonnons la fin de la trace et bifurquons directement vers Mazamet où je retrouve une chambre d’hôte pour reprendre des forces. D’autres participants auront été plus courageux que nous ce même jour, et ont trouvés de la neige au sommet !
66 km, 1320m D+, 5h en mouvement
Jour 4 : Le retour et les bastides
Pour cette dernière journée, j’ai choisi l’option retour via Albi et une trace alternative plus tranquille fournie par Thierry. Je n’avais pas prévu de faire le tour complet via la Toscane Occitane, faute de temps.
Mes compagnons des derniers jours ayant pris d’autres options, je suis accompagné par Alain Bashung, Pete Doherty et REM, très agréable aussi.
Piste cyclable roulante puis chemins et routes de campagne à travers la vallée de l’Aveyron et ses bastides pour une super journée, les jambes sont revenues, le soleil revient, tout va bien !
146 km, 1150m D+, 8h en mouvement
Une première réussie avec 540km et 7000m D+, un record pour moi ! Trace technique et exigeante, passages Gravel enduro labelisés O Gravel, mais une variété de terrain et de paysages exceptionnels grâce à Thierry qui nous a comblé sur cette trace.
Je ferai pour sûr les parties manquantes, Pic de Nore et Toscane Occitane, pour profiter de cette merveilleuse trace.
Rémi
J’aurai comme souvenir chaque détour pour passer à l’église des villages traversés (je me suis demandé un temps si c’était pour nous convertir …).
Mais ta religion est plutôt celle des grands espaces, tu nous a démontré que c’était possible d’y arriver et ouvert à tout le monde.
Belle aventure que tu nous a proposés, non sans mal … Pluie, boue, vent dans la truffe mais cela nous fait rappeler comment notre organisme est vivant.
Merci encore …
Siméon
Merci Thierry pour ce beau parcours exigeant, rendu encore plus exigeant par les aléas météorologiques. Tu es un magnifique arpenteur de territoires et tu nous a concocté là une bien belle aventure. Dès le départ de nuit, j’ai eu la sensation de basculer « on the other side » en parcourant la banlieue de Toulouse à la lueur des réverbères et, un peu plus loin, la forêt de Bouconne et ses pièges obscurs.
Tous les sens aux aguets, et toujours avec discernement pour ne pas franchir la ligne rouge sécuritaire, je me suis mobilisé pour mener à bien ce formidable périple plein de surprises. Ainsi, sur ma route, je suis content d’avoir découvert le philosophe Pierre Bayle, natif du charmant village de Carla-Bayle, et aussi, dans le Lauragais, j’ai pris le temps de me recueillir sur cette butte où furent brûlés vif des dizaines d’hérétiques. Pour terminer, je me permets de citer Cyrano de Bergerac : « On ne se bat pas dans l’espoir du succès ! C’est bien plus beau quand c’est inutile ! »
Encore merci et à l’année prochaine. Amicalement, Jean Gautier