Toulouse (sans doute comme d’autres métropoles) présente un bon réseau de voies vertes, pistes cyclables et piétonniers ; le fleuve et les trois canaux sont aussi bordés de voies vertes, les prétextes à la balade urbain ne manquent pas …
Malgré une bonne brume, nous étions douze ce matin (dont trois féminines) pour cette balade urbaine présents au point de départ au Port de l’Embouchure, un des deux ports fluviaux de Toulouse, point de confluence des trois canaux : Canal latéral à la Garonne, Canal du Midi (les deux forment le Canal des deux mers), Canal de Brienne.
Un peu d’histoire … Les autres participants à la balade peuvent en témoigner : je n’ai quasiment rien dit aujourd’hui de tous ces lieux traversés (parfois je parle trop, je dois donc montrer que je peux me taire), je me rattrape par écrit …
Le bas-relief allégorique des Ponts-jumeaux entre Canal du Midi et Canal de Brienne représente au centre l’Occitanie qui tient le gouvernail d’une barque aux couleurs du Languedoc, à gauche un homme barbu qui représente le canal, deux génies à côté de lui creusent et construisent une écluse. Le deuxième personnage féminin représente la Garonne, elle tient une corne d’abondance et encourage un génie laboureur à creuser un sillon en Lauragais. En arrière-plan, on distingue une voile de bateau et les toits de Toulouse.
Peu de photos aujourd’hui, le temps ne s’y prêtait pas trop, même si la brume et le ciel couvert apportent une certaine atmosphère …
Photos partagées …
Nous avons rejoint le bassin des Filtres voisin (qui ne sont pas à la hauteur de la Prairie des Filtres même si ces deux lieux ont eu vocation à filtrer l’eau de la Garonne pour la rendre potable).
Nous avons ensuite suivi la très jolie voie verte, en contrebas de la digue qui surplombe la Garonne, jusqu’au Bazacle.
Le Bazacle était à l’origine un gué, le premier pont sur la Garonne y a été construit, l’eau étant peu profonde.
Au XIIème siècle la chaussée et des moulins sont construits et une Société des Moulins du Bazacle est même fondée un peu plus tard. Ces moulins servaient à transformer les blés récoltés dans la plaine toulousaine en farine. Il y eut même à l’époque des conflits commerciaux avec les moulins juste en amont à la Daurade ou ceux du Château Narbonnais.
C’est en 1890 qu’une centrale hydroélectrique va être construite pour alimenter Toulouse. Les anciennes turbines côtoient les plus modernes et peuvent être observées lors de la visite.
Une passe à poissons a été aménagée, leur permettant de passer l’obstacle de la chaussée.
Nous avons poursuivi la balade au plus près de la Garonne au niveau des quais de la Daurade et de Tounis, qui rappellent le passé fluvial du fleuve. Petite halte à l’Île Saint-Michel et son écluse sur la Garonne, point de vue exceptionnel sur la Garonne et le Pont-Neuf.
Les passerelles piétonnes et cyclables qui relieront le quartier Empalot à celui de la Croix-de-Pierre via l’Île du Ramier sont encore en chantier, leur inauguration devrait se faire au printemps. Ce chantier s’accompagne de la rénovation et de la mise en valeur du site de l’ancien parc des expositions et des abords de la piscine Nakache, avec la création d’un grand espace nature.
Alfred Nakache (1915-1983) a été nageur et joueur de Water-polo et a été déporté à Auschwitz pendant la Seconde Guerre avec son épouse et sa fille. Il en est un des survivants. Il a été plusieurs fois champion de France et d’Europe et a participé aux J-O de Berlin.
« Je sors de la tombe. Il faut avoir vécu la vie de ces camps pour s’imaginer ce que c’était. Quand on fera le compte des rescapés et des manquants, on aura du mal à en croire les chiffres. De 85 kilos, je suis tombé à 61, et je ne dois la vie qu’à ma volonté d’en sortir, de ne pas manger d’immondices ou de cadavres malgré la faim. Je pèse actuellement 70 kilos. »
Parlant de sa femme et sa fille qui ont certainement été gazées dès leur arrivée au camp :
« Aucune nouvelle depuis que nous avons été séparés sur le quai de la gare. Je conserve un faible espoir, un espoir tout de même. Mais toutes les femmes, les enfants et tous les inaptes ont été passés au four crématoire. »
Il retrouvera la compétition et le haut du classement puisqu’il participera aux Jeux Olympiques de Londres en 1948.
Nous avons traversé l’Île du Ramier, joli havre de verdure, en passant près des anciens greniers à poudre.
Nous avons continué en bord de Garonne, rive gauche, le long de la voie verte puis nous sommes partis en direction de Fontaine Lestang pour suivre la piste cyclable qui longe la voie ferrée jusqu’à La Cépière et son hippodrome qui se classe au 3ème rang national.
Nous avons traversé le quartier de la Cartoucherie qui est en plein renouveau urbain depuis quelques années.
C’est là que se trouve le jardin du Barry, ayant appartenu à Jeanne Bécu, Comtesse du Barry, dernière maîtresse officielle de Louis XV, guillotinée en 1793. Elle avait été mariée, par un mariage blanc, à Guillaume Dubarry, Colonel d’Infanterie du Roi, remercié par le roi. Elle était pourtant favorable aux réformes nécessaires à la société française mais s’est trouvée mêlée à une sombre histoire de vol de bijoux …
Guillaume Dubarry était propriétaire du très joli château de la Reynerie, qui mérite le détour.
Nous avons terminé la balade par un joli petit coin très nature, la confluence du Touch et de la Garonne, avant de traverser à nouveau le fleuve pour suivre la digue rive droite qui ramène vers la ville.
Comme à chacune de nos sorties, quelle qu’en soit la distance, la convivialité est toujours là, nous papotons tout en pédalant, profitons des lieux traversés. Certains d’entre nous, pourtant toulousains, peuvent être surpris et découvrir des coins qu’ils ne connaissaient pas. Le vélo, plus particulièrement le Gravel, comme la marche à pied, permet de redécouvrir des lieux que l’on pensait bien connaître.
Merci à tous de votre bonne compagnie ! Prochain rendez-vous en mars pour un special et un family ride à Bouconne.
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Thierry